Le bullet journal, très peu pour moi. Du moins, c’est ce que je croyais depuis de nombreuses années. Et finalement, surprise ! C’est devenu mon nouveau meilleur ami ! Je vous raconte ce retournement de veste, pour le plus grand plaisir de ma charge mentale !
C’est quoi un bullet journal ?
Popularisé à partir de 2013, le bullet journal est une méthode d’organisation et de planification imaginée par un designer new-yorkais, Ryder Carroll. Souffrant de troubles de l’attention, il a mis en place, au fil des ans, un système bien à lui pour gagner en efficacité. Pour résumer grossièrement, c’est un mix entre une todolist et un agenda, en plus créatif et personnalisable. Quand il a commencé à en parler autour de lui, un peu par hasard, il y a dix ans, il n’imaginait absolument pas trouver un écho aussi favorable. Il faut dire que porté par une communauté enthousiaste et très (rtop) créative, le « BuJo » est vite devenu une tendance populaire et lucrative…
Pourquoi j’ai ignoré la tendance jusqu’à aujourd’hui ?
La réponse est dans ma phrase précédente ! Le business bullet journal et l’accent beaucoup trop porté sur l’esthétique par les réseaux sociaux ont complètement parasité ma curiosité pour cette méthode. En fait, jusqu’à il y a un mois, j’imaginais même que le bullet journal n’avait qu’un enjeu visuel. Je pensais, à tort, et sûrement comme beaucoup de monde, que ce n’était qu’une histoire de belles mises en pages, avec de jolis mots calligraphiés, avec du hand lettering maîtrisé à la perfection. Et surtout, j’avais le sentiment qu’à part faire de jolies photos Instagram, ça ne servait à rien. C’était juste une tendance dans l’air du temps, donc, beaucoup de bruit pour pas grand chose…
Et puis, je ne peux pas évoquer les éléments rédhibitoires sans mentionner la commercialisation à outrance de produits estampillés BuJo. Carnets, cahiers et autres accessoires, tout est bon pour faire dépenser plus que de raison, le bujoteur en devenir. Business is business, mais quand même. Toutes les marques de papeterie (mais pas que) s’y sont mises, offrant des bullet journaux tous plus élaborés les uns que les autres. Personnellement, les effets de mode, ça m’incite plus à fuir qu’autre chose ! Voilà pourquoi pendant 10 ans, j’ai sorti mes œillères pour ignorer royalement le bullet journal.
Comment j’ai changé d’avis ?
Ma découverte du bullet journal est le fruit d’un cheminement assez sinueux, qui trouve sa source dans mon apprentissage autodidacte de la reliure créative l’an dernier. Car fabriquer des carnets, c’est chouette, mais les utiliser ensuite, c’est encore mieux. Et parmi mes créations, il y en a un qui m’a été particulièrement utile lorsque j’ai travaillé sur mes créations artisanales pour les marchés de Noël.
C’est un modèle hybride : une page est lignée, et celle qui lui fait face est « dotted » (à petits points). Ainsi, j’écrivais d’un côté tout ce qui avait trait à ma logistique créative, et de l’autre côté, je collais des photos (imprimées à l’imprimante thermique), des autocollants. Bref, j’illustrais comme je pouvais.
Puis, j’ai continué, sur d’autres carnets, à faire de l’art journaling, pour le simple plaisir de remplir mes carnets et de coller des stickers dedans. Mes carnets à reliure métalliques en sont un bon exemple.
Evidemment, à un moment, mon cerveau a quand même fini par faire le lien entre cette activité absolument autotélique qui s’était mise en place très naturellement, et l’image que je me faisais du bullet journal. Et comme « il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis », j’ai enfin eu la curiosité de me pencher sur le concept du bullet journal, pour dépasser mes préjugés et régler mes problèmes de « trop de choses à faire, pas assez de temps et trop d’oublis »… Mais pas question de zoner pendant des heures sur Instagram ou Pinterest à la recherche d’un semblant de piste pour me lancer.
Le déclic
Etant depuis 2020 une adepte des cours en ligne pour m’essayer aux techniques créatives qui m’intéressent, j’ai cherché un cours sur Domestika sur le sujet. Celui de Little Hannah m’a tout de suite tapé dans l’oeil : bullet journal créatif : planification et créativité ! Aussitôt acheté, aussitôt commencé ! Et contre toute attente, j’ai immédiatement été réceptive à la méthodologie du bullet journal, qui n’avait rien à voir avec ce que j’avais pu imaginer jusque là. Certes, l’accent de ce cours vidéo est mis sur l’esthétique des pages, mais ce n’est que pour mieux être au service du contenu. Et pour moi, ça change tout !
1er essai : affronter la peur de mal faire
Il est toujours intimidant de débuter un nouveau carnet. On a toujours la crainte de rater, raturer, et au final, abandonner lâchement le carnet maltraité, parce qu’il n’a pas su être à la hauteur, bien malgré lui, des espoirs qu’on plaçait dans ses pages… 🙄Mais je m’égare. J’ai donc relié un petit carnet pour faire un test de bullet journal pour mettre en pratique le cours, et voir si ça répondait à mes besoins.
Voici donc ma page de garde, en suivant les idées de Chris-Little Hannah.
Pour les premières pages, ça donne ça :
Chris (qui se cache derrière la marque Little Hannah), explique dans les grandes lignes ce qu’est un BuJo et comment se lancer, page par page, principe après principe. Mais j’ai vite été frustrée par une chose : ça me semblait tellement intelligent comme méthode d’organisation que j’ai rapidement eu envie d’en savoir plus, d’approfondir le sujet pour mieux me l’approprier. C’est comme ça que j’en suis arrivée, sur le conseil donné par Chris dès le début, à acheter le livre qui est à l’origine de tout ça.
La Méthode Bullet Journal de Ryder Carroll
Jusqu’à très récemment, j’ignorai complètement qu’il y avait une vraie méthode derrière, imaginée par quelqu’un qui avait une vraie problématique (un trouble de l’attention) et qui faisait donc un bullet journal pour de bonnes raisons. Et lui, l’aspect créatif, c’est le cadet de ses soucis. Le fond importe plus que la forme, et je suis contente de le découvrir, 10 ans après tout le monde.
Page après page, il explique tout :
- les concepts clefs
- l’index
- les tâches
- les évènements
- les notes
- la feuille de route mensuelle (monthly log)
- la feuille de route de l’avenir (future log)
- la migration des tâches
- etc.
Le livre est vraiment bien, je le recommande. En format poche, il se lit facilement, et il y a des exemples visuels de mises en page efficaces. J’ai aimé le fait que, si la base est simple et accessible, chacun est libre d’aller plus loin à sa façon, et de piocher un peu comme il l’entend dans les concepts complémentaires (trackers et autres objectifs/projets).
Forte de ces enseignements bien assimilés, je suis retournée sur le cours de Little Hannah pour le mettre en pratique, et débuter mon premier vrai bullet journal !
2ème essai : c’est parti !
Je ne vais pas m’étendre sur le carnet en lui-même, cet article est déjà beaucoup trop long ! Je peux juste vous dire que je l’ai fabriqué à la main, évidemment, avec une reliure copte, une couverture souple plastifiée et des pages de 120g/m² que j’ai imprimées moi-même avec des petits points.
La page de garde
Cette page ne sert pas à grand chose, et pourtant, il serait dommage de faire l’impasse dessus. Elle donne le ton ! Pour ma part, je voulais quelque chose de joyeux et stimulant, et ça fonctionne bien !
Les clés
Les clés, c’est un peu la légende du BuJo. Aucune initiative de ma part, j’ai recopié la mise en forme proposée par Little Hannah…
Registres mensuels
Une fois de plus, je suis la contradiction incarnée. J’ai ignoré le bullet journal pendant des années le trouvant trop « esthétique », et au final, je prends beaucoup de plaisir à créer mes pages, comme ce registre mensuel des mois de mai et juin.
Néanmoins, n’étant pas du tout du tout du tout douée pour le handlettering, je triche allégrement en imprimant les éléments stylisés avec ma Printmaker. ça aide… Il faut vraiment que je prévoie de vous faire un article sur cette machine bientôt ! (hop, à noter dans mon Bujo !).
Trackers
J’étais dubitative sur l’usage des trackers, n’ayant pas envie de me fliquer sur des choses sans intérêt. Finalement, j’ai quand même essayé sur des tâches que je me suis assignée chaque jour ou régulièrement (faire 8000 pas, suivre mes leçons de Duolingo, arroser mes plantes, lire…) et ça fonctionne bien !
Les bienfaits du bullet journal
Je commence par le principal point positif : l’organisation. En l’espace de 3 semaines, ma todo list s’est réduite à peau de chagrin. Même, dès les premiers jours, le gain d’efficacité était là, juste bluffant ! D’une part, j’ai enfin fait tout ce que je remettais systématiquement à plus tard, non par procrastination, mais simplement parce que j’oubliais systématiquement que je devais les faire (les todo listes à rallonges qui se perdent tout le temps, ça vous parle ?). Mais en plus, à partir du moment où c’est écrit dans le carnet, ça n’encombre plus mon cerveau, je sais que je m’en occuperai au moment opportun. C’est donc un soulagement niveau charge mentale, que j’accueille avec beaucoup de gratitude.
Ensuite, d’un point de vue plus créatif, l’attention que je porte à mon bullet journal est un vrai moteur pour le tenir bien à jour. C’est donc vertueux. Et puis, matin et/ou soir, de faire le point sur la journée écoulée ou à venir, c’est loin d’être déplaisant. Je prépare mes tâches et RDV à venir, je colle deux/trois autocollants et hop, roulez jeunesse !
Moi qui aime les choses carrées et organisées, c’est un système qui se révèle extrêmement efficace. Et je comprends pourquoi Ryder Carroll a rencontré un tel succès, il offre une solution bien pensée et complément modulable à celles et ceux qui ne se satisfont pas comme moi d’un agenda ou de post-its à todo lists.
Le petit plus : décorer !
Quant à la déco, entendons nous bien : c’est complètement facultatif. D’ailleurs, on n’a même pas besoin d’être doué pour obtenir un résultat sympa. Il faut aborder ça comme un petit plus, qui peut contribuer à alimenter la motivation. Mais très franchement, les résultats en terme de planification et organisation sont tellement éloquents… Ce n’est d’ailleurs que pour cette raison que vous devez vous lancer dans le bullet journal : pour être mieux organisé. Pas pour voir un joli carnet. C’est dans l’usage qu’il trouve sa force et son intérêt ! Pas dans la partie récréative qui n’est qu’un bonus… Le risque est, en plus, d’y passer trop de temps, au détriment du reste…
Pour conclure
Qu’est-ce que je peux vous dire d’autre ? Faites vous plaisir et surtout, faites le pour vous. N’essayez pas de reproduire des pages que vous aurez croisées sur Internet. En effet, pour des questions évidentes de confidentialité et vie privée, on remarque très vite que les pages photographiées et partagées sont celles qui n’ont aucun intérêt ! Les bujoteurs ne peuvent pas partager ce qui fait l’essence même de leur précieux BuJo, et c’est bien là finalement la raison de la mauvaise appréhension du concept. On ne montre que ce qui ne porte pas à conséquence, et à défaut de fond, on se replie sur la forme. CQFD. Même moi, pour vous montrer mon carnet, j’ai du flouter certaines zones et surtout, faire l’impasse sur ma feuille de route hebdomadaire par exemple, bien trop personnelle.
Je vais donc continuer sur cette lancée, et je vous recommande vivement, si le sujet vous intéresse, d’opter pour le duo gagnant Livre de Ryder Carroll / Cours Domestika de Little Hannah, c’est très complémentaire et stimulant ! Vous verrez, l’essayer, c’est l’adopter !
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Bonjour Nelly
Merci pour cet article très intéressant, je ne connaissais le bullet journal. mais l’écriture créative d’Anne-Marie Jobin
Merci pour cet article. Je me suis aussi remis au Bujo ce mois-ci. Je l’utilise pour clarifier mes objectifs, mes tâches et rdv afin de ne rien rater. Il m’aide à rester focus. Pour la déco, j’ai opté pour des stickers car je n’ai pas trop de temps à y consacrer. J’essaye de m’y tenir jour après jour. Je stresse moins car tout est noté et je peux y revenir en cas de besoin. 🙂