Cela faisait longtemps que je n’avais pas eu de nouvelle lubie créative. Et je crois qu’avec la fabrication de papier recyclé, je ne fais pas les choses à moitié… Je vais donc vous raconter ma première expérience du papier DIY, avec les conseils et les erreurs à éviter pour une première tentative sans prise de tête…
Pour la petite histoire
C’est un enchaînement de hasards qui m’a amenée à tester la fabrication artisanale de papier. Le premier, je le dois à une discussion, il y a quelques semaines, avec Anne, du blog Anne et le Zéro Déchet, qui avait ou allait tester ça. Il faut dire que c’est une super idée pour upcycler ses papiers plutôt que les envoyer au recyclage. Du déchet en moins, c’est toujours ça de pris pour alléger les poubelles ! Et comme je suis très influençable curieuse quand il s’agit de loisirs créatifs, ça m’a donné envie d’en faire aussi. J’ai aussitôt repensé à un kit de fabrication d’objets en papier, que j’avais justement repéré chez Sostrene Grene. Evidemment, je l’ai acheté dans les jours qui ont suivi. Et évidemment, il est resté dans un coin de mon salon depuis. Il faut dire que j’ai été particulièrement occupée par mon activité de slasheuse ces derniers temps. Mais bref.
Et puis, cette semaine, nouveau hasard ! A l’occasion d’une sortie scolaire, j’ai eu le plaisir de discuter avec Sheri Chang, une autre maman qui accompagnait la classe d’un de mes fils. Et là, vous le voyez venir : Sheri fabrique elle-même son papier ! Et en plus de cela, elle possède un sacré talent pour le transformer en objets de décoration, notamment des mobiles. J’adore !
Sheri m’a partagé quelques conseils, et j’ai également regardé une vidéo sur Youtube très bien faite. Cette fois-ci, pas question de lambiner !
Fabrication de papier : il faut essayer !
Même avec la certitude d’avoir une approche un peu (beaucoup) téméraire, j’ai décidé de tester de la manière la plus simple, avec ce que j’avais sous la main. Après tout, il faut se planter pour progresser, et j’étais prête à apprendre de mes erreurs (ça tombe bien, j’en ai fait !).
Donc, mon premier conseil, c’est de ne pas se prendre la tête et juste, de se lancer. Fabriquer du papier recyclé, c’est ludique, simple et assez rapide. Pour mon premier essai, je n’avais qu’une heure à y consacrer, et ça a été largement suffisant pour avoir une première expérience.
Le matériel :
J’ai utilisé ce que j’avais sous la main. De la récup’ notamment, car c’est carrément dans le thème de ce projet DIY zéro déchet ! D’ailleurs, mon kit Sostrene Grene est resté dans son coin, j’ai préféré faire mes essais avec un tamis plus petit, que j’ai fabriqué moi-même.
Pour réaliser mon tamis, j’ai ressorti des petits cadres en bois de chez Cultura, qui dataient de mon mariage en 2016. Rien ne se perd ! J’ai fixé dessus un ancien voilage, de type moustiquaire, qui trainait dans mon stock de tissu. J’ai fixé la toile sur le cadre, côté recto, à l’aide d’agrafes (avec une mini agrafeuse de bureau, c’est légèrement laborieux, mais ça fonctionne…).
Le second cadre sert de gabarit, pour former un beau rectangle de papier.
Pour le reste du matériel, j’ai utilisé :
- un grand saladier
- un égouttoir de cuisine
- un mixeur plongeant
- une caisse en plastique
- une éponge propre
- un torchon propre
Première étape : préparer la pâte à papier
Détailler les papiers
A défaut d’avoir eu le temps de fabriquer du papier plus tôt, j’avais quand même commencé à mettre de côté mes chutes de papier et autres feuilles à recycler. Tout y est passé : impressions ratées de mon sac Stella, pliages origami inutilisés, et même un vieux dessin des enfants qui avait fait son temps. Et… du papier métallisé doré pour avoir des incrustations qui brillent…
J’ai découpé au ciseau des petits morceaux dans tous ces papiers bons à jeter. Et là, première maladresse : j’ai lu ensuite qu’il valait mieux déchirer à la main, pour qu’ils prennent mieux l’eau. Bon, rien de dramatique à corriger !
Imbiber les morceaux
Ensuite, j’ai fait chauffer ma bouilloire d’eau, et j’ai versé l’eau très chaude sur mon papier, jusqu’à le recouvrir. Petite info : cette étape est vraiment plus rapide et efficace avec de l’eau chaude. Le trempage dure moins longtemps. Avec de l’eau froide, il faudrait patienter quelques heures. Là, 10-15 min (et encore), ça suffit. Il faut que les papiers soient bien mouillés.
Une fois les morceaux bien imbibés, place au mixage. J’ai utilisé mon robot plongeant Bamix. Bon, ça fonctionne, mais ce n’est pas optimal. J’ai refait un autre essai, avec mon Thermomix, et c’est beaucoup mieux. Pourquoi ? De la puissance du mixage va dépendre la finesse du résultat. On aura moins de grumeaux en mixant à fond.
Essorer la pâte à papier
Ensuite, à l’aide de la passoire, on va essorer la mixture de papier mouillé. Il faut retirer le maximum d’eau et faire des boulettes (plus faciles à presser à la main qu’un gros tas).
La pâte à papier est prête !
Deuxième étape : fabriquer le papier
Cette fois, on va avoir besoin d’un grand bac, dans lequel il y aura assez de place pour manipuler le tamis. J’ai utilisé une première boîte en plastique, que vous voyez en photo, mais elle s’est révélée peu praticable. J’ai donc refait ensuite avec une boîte plus spacieuse, et ça change tout. Quand je vous dis que j’apprends de mes erreurs !
Donc, la boîte en plastique, au bon format, il faut la remplir d’eau claire. Et là, retenez bien ceci : en fonction de la densité de pâte à papier, par rapport à la quantité d’eau, on aura un papier plus ou moins fin. Et ensuite, on mélange, pour diluer la pâte à papier (quantité à ajuster selon le résultat souhaité) dans l’eau.
Si vous observez mes photos, une évidence doit vous sauter aux yeux : c’est épais et plein de grumeaux ! Logique : je n’avais sans doute pas assez mixé, et surtout, j’ai mis trop de pâte à papier, alors que mon bac n’était ni très grand, ni très rempli. Au final, j’ai obtenu un papier assez épais et texturé (mais ça rend bien quand même !).
Je vous épargne la description de la gestuelle pour obtenir le papier, c’est très bien expliqué dans la vidéo Youtube évoquée plus haut. On utilise les deux parties du tamis, la partie avec le tissu, et le gabarit, qu’on plaque bien ensemble.
Cette photo, c’est vraiment la preuve par l’exemple que c’est trop grossier quand il n’y a pas assez d’eau et trop de pâte à papier. Mais, rien de grave, ça n’empêche nullement la fabrication de papier, ce sera juste plus épais.
Troisième étape : éponger !
Ensuite, sortez votre éponge propre, et, délicatement, épongez votre papier. Epongez, épongez, épongez, en essorant entre chaque. Cela va permettre d’évacuer le surplus d’eau, et d’obtenir une feuille de papier. Il faut vraiment prendre le temps de bien faire cette étape, d’une part, pour assécher le papier, mais aussi pour ne pas le déchirer. On le fait d’abord avec le gabarit, puis on le retire afin de bien éponger les bords.
Quatrième étape : sécher les feuilles de papier
Dès qu’on en a terminé avec l’éponge, on va doucement déposer, en le retournant, le papier sur un torchon.
En repliant le torchon par dessus, j’ai passé un coup de rouleau à pâtisserie pour bien aplatir. Puis, très délicatement, j’ai attrapé la feuille de papier et je l’ai collée sur ma fenêtre. Oui, vous avez bien lu ! La plupart des tutos préconisent de faire sécher avec des pinces sur un étendage à linge, mais ça a tendance à gondoler. Alors qu’en suivant ce conseil donné par Sheri, c’est censé sécher droit. En tous cas, ça ne prend pas trop de place quand on fabrique des petites feuilles, comme celles-ci, et avec la canicule actuelle, ça sèche rapidement !
Une fois sèches, j’ai mis quand même mes feuilles sous une pile de livres, histoire de les aplatir à défaut d’avoir une presse (j’ai essayé dans une presse à fleurs, mais aucun intérêt par rapport à une bonne vieille pile de livres !). J’ai également testé le fer à repasser, juste avant de les mettre sous mes romans, histoire d’optimiser à fond.
Et voilà comment j’ai obtenu mes premières feuilles ! Elles sont très épaisses, mais ça m’a permis de bien comprendre le rapport de la quantité de pâte à papier avec celle d’eau.
J’ai refait une seconde tentative, le lendemain, avec le Thermomix pour mixer (vitesse 10 sinon rien), un plus grand bac et moins de pâte à papier. C’est beaucoup mieux niveau épaisseur. Enfin, je dis ça, en version épais, c’est sympa aussi. Je pense en faire des étiquettes pour mes créations.
Le résultat est bien plus fin ! Et avec les petites incrustations cuivrées, c’est très chouette !
Prochains essais
Il y a encore tant à tester pour la fabrication de papier recyclé ! D’abord, la teinture du papier. Mais aussi, le choix des papiers recyclés (j’aime bien le côté moucheté). Et surtout, la taille du tamis ! J’ai hâte de sortir mon kit Sostrene Grene, car faire des A4 sera plus facile pour utiliser ce papier dans mes créations.
Je termine avec cette jolie vidéo partagée par Sheri, qui montre à quel point c’est passionnant de fabriquer du papier :
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Wow ça semble très accessible à faire. Ça me donne envie de fabriquer des carnets, car j’achète des carnets en papier coton avec des touches d’or.
C’est tellement gratifiant de fabriquer soi-même. Faut que je teste ça et je vais reprendre goût au DIY ^^
D’autant plus que ça doit être sympa à faire avec les enfants et impressionnant de voir qu’on peut faire soi-même son papier.
Je vais regarder les deux vidéos.
Bonjour
Je trouve magnifique cette vidéo je vais me lancé bientot dans la fabrication de papier en suivant vos conseil.
Claudine
Ile de la REUNION