Après un début d’année en fanfare niveau lecture, j’ai été un peu moins assidue ces deux derniers mois. D’ailleurs, n’ayant pas écrit ici depuis plus d’un mois, je dois rattraper le bilan de mai avec celui de juin. C’est parti !
Lectures de mai 2021
Les coups de coeur :
Vivement l’avenir de Marie Sabine Roger
Résumé : « »Dans les maternités, d’après moi, il n’y a que des princesses et des princes charmants, dans les petits berceaux en plastique. Pas un seul nouveau-né qui soit découragé, déçu, triste ou blasé. Pas un seul qui arrive en se disant: Plus tard, je bosserai en usine pour un salaire de misère. J’aurai une vie de chiotte et ce sera super. Tra-la-lère. » »
Mon avis : J’ai adoré Vivement l’avenir ! Et peut-être encore plus parce qu’au tout début, je me suis vraiment demandée dans quelle histoire je m’étais aventurée… Passée la méfiance au premier abord, j’ai été emportée par la gouaille de Marie-Sabine Roger et sa plume incisive, sans fard mais pas sans émotion. Il n’y a pas de glamour, pas de paillettes, encore moins d’eau de rose. Le monde dépeint dans « Vivement l’avenir » ne fait peut-être pas rêver… C’est la « France profonde », rurale, abandonnée, morose… Mais on y trouve une jolie humanité grâce à des personnages cabossés bien plus touchants que les apparences ne l’auraient laissé penser…
Les gratitudes de Delphine de Vigan
Résumé : « « Je suis orthophoniste. Je travaille avec les mots et avec le silence. Les non-dits. Je travaille avec la honte, le secret, les regrets. Je travaille avec l’absence, les souvenirs disparus, et ceux qui ressurgissent, au détour d’un prénom, d’une image, d’un mot. Je travaille avec les douleurs d’hier et celles d’aujourd’hui. Les confidences. Et la peur de mourir. Cela fait partie de mon métier. Mais ce qui continue de m’étonner, ce qui me sidère même, ce qui encore aujourd’hui, après plus de dix ans de pratique, me coupe parfois littéralement le souffle, c’est la pérennité des douleurs d’enfance. Une empreinte ardente, incandescente, malgré les années. Qui ne s’efface pas. » Michka est en train de perdre peu à peu l’usage de la parole. Autour d’elles, deux personnes se retrouvent : Marie, une jeune femme dont elle est très proche, et Jérôme, l’orthophoniste chargé de la suivre. »
Mon avis : Les gratitudes, c’est mon coup de coeur de mai ♥ Merci à Delphine de Vigan d’avoir écrit ce si beau livre qui m’a plus d’une fois mis la larme à l’oeil. Entre l’aphasie (perte totale ou partielle de la capacité de parler) et la fin de vie, Delphine de Vigan a choisi un contexte particulièrement lourd pour son roman. Pourtant, si les émotions se bousculent au fil des pages, c’est bien la gratitude qui prédomine pour nous avoir touchés en plein cœur. A lire !!!
Un autre Monde de Sylvie Teper
Résumé : « Jakub, 17 ans, a été un élève brillant, sportif, espiègle, mais ce 11 novembre 1939, sa vie bascule : il est seul, sur le quai d’une gare d’une ville inconnue. Il doit et devra, durant des années, réagir très vite, dans l’instant, sans jamais savoir s’il prend la bonne ou la mauvaise décision, sans jamais savoir la direction dans laquelle ses choix le mèneront. Dans ce parcours initiatique, il rencontrera Edzia qui lui sauvera la vie et, plus tard il risquera la sienne pour elle avant d’entrer dans un autre monde, un monde sans règles ni lois pour des hommes comme lui. »
Mon avis : Dévoré en un après-midi, ce livre ne laisse pas indemne. Et heureusement ! En partageant l’histoire de son père dans Un autre Monde, sans rien inventer, Sylvie Teper entretient le devoir de mémoire. Certains passages sont particulièrement durs, difficiles à concevoir tant ce pan de l’Histoire est effroyable. Il est tellement douloureux d’imaginer ce que tous ces hommes, femmes, enfants ont subi pendant la Seconde Guerre Mondiale, passant d’une vie lambda à un cauchemar éveillé. Et comme c’est dur à imaginer, c’est d’autant plus nécessaire à lire, pour ne pas oublier…
Et les autres :
Frangines d’Adèle Bréau : Une histoire de famille, des secrets. Rien de révolutionnaire, mais ça se lit assez bien.
Les victorieuses de Laetitia Colombani : Des portraits de femmes attachants, par leurs drames, leurs peines et leurs combats.
Je peux très bien me passer de toi de Marie Vareille : Autant, j’avais beaucoup aimé La vie rêvée des chaussettes orphelines, autant ce livre, antérieur, n’a pas suscité chez moi grand enthousiasme. Trop cliché ?
L’ivresse des libellules de Laure Manel : J’ai détesté. C’est rare, d’autant que j’ai globalement bien aimé tous les autres livres de Laure Manel. Mais là… Aucune surprise, tout ce qui arrive au fil des pages est prévisible et sans doute caricatural. Bref, aucun intérêt !
Les jours brûlants de Laurence Peyrin : je ne classe pas ce livre dans mes coups de coeur car même si l’histoire est réussie, j’ai toujours ce problème avec les romans de Laurence Peyrin, à savoir : faire face à un personnage principal opaque. Impossible de cerner sa psychologie et ses émotions, ce qui personnellement m’embête pas mal.
Castelmaure de Lewis Tronheim : Cette BD est très spéciale, je ne saurais dire si j’ai aimé ou pas…
Ne m’oublie pas d’Alix Garin : Comme les Gratitudes, cette BD évoque la fin de vie d’une personne âgée, qui, ici, souffre d’Alzheimer. Un road trip touchant sans être larmoyant.
Total pour mai 2021 : 8 livres + 2 BD
Lectures de juin 2021
Les coups de coeur :
1991 de Franck Thilliez
Résumé : « La première enquête de Franck Sharko !
En décembre 1991, quand Franck Sharko, tout juste sorti de l’école des inspecteurs, débarque au 36 quai des Orfèvres, on le conduit aux archives où il est chargé de reprendre l’affaire des Disparues du Sud parisien. L’état des lieux est simple : entre 1986 et 1989, trois femmes ont été enlevées, puis retrouvées dans des champs, violées et frappées de multiples coups de couteau. Depuis, malgré des centaines de convocations, de nuits blanches, de procès-verbaux, le prédateur court toujours.
Sharko consacre tout son temps à ce dossier, jusqu’à ce soir où un homme paniqué frappe à la porte du 36. Il vient d’entrer en possession d’une photo figurant une femme couchée dans un lit, les mains attachées aux montants, la tête enfoncée dans un sac. Une photo derrière laquelle a été notée une adresse, et qui va entraîner le jeune inspecteur dans une enquête qui dépassera tout ce qu’il a pu imaginer… »
Mon avis : Fan du duo Sharko & Hennebelle de Franck Thilliez, j’ai beaucoup aimé 1991, le nouveau roman de Thilliez dont l’action se situe bien avant leur rencontre. Mais au delà des crimes et intrigues orchestrés d’une main de maître par Thilliez, c’est sans doute le retour abrupte au début des années 90 qui donne toute sa saveur à cet opus. Pas de technologies modernes pour démêler l’enquête, ça donne un sacré coup de vieux à ceux qui étaient déjà nés à cette époque…
Pamela de Stéphanie des Horts
Résumé : « Légère, séduisante, insolente, Pamela décide très tôt de capturer l’homme qui la mènera à la gloire. Randolph Churchill, qu’elle épouse à dix-neuf ans. Ali Khan, Agnelli, Sinatra, Harriman, Druon, Rubirosa, Rothschild… aucun ne résiste à son charme. S’ils ont le pouvoir, elle exerce sur eux une attirance fatale. Ils l’ont tous désirée. Elle les a tous aimés. Les conquêtes de Pamela sont des alliances, des trophées qu’elle brandit sans crainte de choquer les cercles mondains. Scandaleuse ? Intrigante ? Courtisane ? La ravissante Anglaise à la réputation sulfureuse, morte comme une légende dans la piscine du Ritz à Paris où elle était ambassadrice des États-Unis, a emporté ses secrets. Stéphanie des Horts en recherche les parfums et nous révèle l’existence flamboyante d’une séductrice hors norme. »
Mon avis : Rien que pour l’aspect historique (la petite histoire derrière la Grande), ce livre vaut le détour. Je ne connaissais pas Pamela Churchill avant de lire ce roman, inspiré de sa vie, et celle-ci est tout bonnement incroyable !
Nos familles dans la Grande Guerre de Jean-Louis Beaucarnot
Résumé : « De nombreux livres ont été ou vont être publiés sur les soldats de la Grande Guerre. Jean-Louis Beaucarnot de son côté applique sa technique de recherche qui rassemble une belle connaissance historique avec la multiplication de témoignages pour reconstituer la vie quotidienne des familles pendant le premier conflit mondial du XXe siècle : familles séparées, divisées, éclatées, transplantées, brouillées ; familles ruinées (ou enrichies…) ; couples unis, désunis, réunis,) ; familles victimes de la grippe espagnole ou, comme en Alsace, dramatiquement divisées entre deux camps ; familles de l’après-guerre aussi, devant organiser leur deuil et panser leurs blessures, tant au plan physique que moral, avec aujourd’hui de curieux héritages, d’ordre psychogénéalogique…
Près de 200 témoignages inédits et de nombreux dossiers – de la guerre espagnole à la vie des Poilus, des correspondances aux monuments des morts. Un livre intime et complet sur tout ce que l’on cherche à savoir sur l’histoire non événementielle de la Grande Guerre. »
Mon avis : ce n’est pas un roman, mais un documentaire. Pourtant, Nos familles dans la Grande Guerre se lit aussi bien car le sujet est passionnant !
Et les autres :
Doucement renait le jour de Delphine Giraud : ça se lit assez bien, même si l’histoire est parfois un peu bancale.
La tresse de Laetitia Colombani : C’est un bon livre, mais j’ai préféré les Victorieuses, lu en mai. En fait, ce qui me refroidit, c’est le fait que j’aurais aimé savoir ce qu’il advient des trois personnages féminins au coeur du livre, et notamment la jeune femme indienne…
Total pour juin 2021 : 5 livres
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